" Tu vas bien ?
- Oui, ça va.
- Ta journée s'est bien passée ?
- Non.
- Ah."
Le jeune homme est embêté, il ne voulait pas cette réponse, pourquoi lui disait-elle que ça n'allait pas si bien finalement ?
" Qu'est ce que tu as ?
- Rien."
Et elle refusait le dialogue.
" Bon si c'est comme ça... je te laisse.
- Ok.
- Mais, qu'est ce que tu as ?
- Rien."
Elle l'énervait à ne rien vouloir dire, à rester muette. Elle avait commencé, sûrement pour tout lui dire, alors pourquoi cette fausse pudeur ? Il se massa les tempes de la main gauche et soupira. il ne pouvait pas la quitter comme ça. Il chercha un moyen de la faire parler.
" Tu ne veux rien me dire ?
- Je ne sais pas.
- Tu n'as rien à me dire ?
- ...
- Bon... Mais... Pourquoi tu commences à dire que ta journée a été mauvaise si tu te tais après ?
- Je ne sais pas... c'est peut être le téléphone. C'est pas vivant.
- Tu veux que je vienne ?
- ...
- Putain, répond !
- Non, viens pas.
- Pourquoi ?
- ..."
Il leva les yeux au ciel desespéré, serrant le combinet comme s'il essayait de l'écraser. Il insista.
- Pourquoi ?
- Je...
- Quoi ?
- Tu... Tu sais, si ma journée était mauvaise, c'était à cause de toi. Enfin... Pas à cause de toi, mais un peu quand même.
- ... Ca veut dire quoi ?
- Il y a un autre homme, dans mon lieu de travail. J'ai couché avec lui, et je m'en veux à cause de toi.
- ...
- Je suis désolée."
Il raccrocha le téléphone et le regarda fixement. Puis il le jeta mollement sur la table basse avant de s'asseoir sur le canapé. La tête dans les mains, il tenta de réfléchir, puis énervé, il alluma une cigarette, la regardant se consumer peu à peu. Ses pensées avançaient au ralenti, il n'arrivait pas à les ordonner. Elle était gentille pourtant. Et jolie. Il croyait la connaître. Il commençait même à l'aimer. Il n'avait plus qu'à en trouver une autre, en qu placer sa confiance méfiante. Et le peu d'amour qu'il pouvait encore donner après ses trahisons.